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NPA - Comité du Gers
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19 janvier 2012

Collectif citoyen contre la dette illégitime - Exigeons un audit et un moratoire

Contribution du NPA32


 

Ce ne sont pas les peuples qui vivent au-dessus de leurs moyens, mais les banques qui jouent, à notre détriment, au-dessus des moyens des états

 


 

Aujourd’hui le capitalisme mondial est confronté à la perspective d'une récession durable provocant un chômage structurel de masse sans précédent depuis les années trente.

Cette crise marque les limites de la financiarisation croissante du capitalisme et d'un mode de croissance dans lequel la production et la vente de biens ont été soutenues artificiellement par un surendettement des entreprises et surtout des ménages, moyen par lequel la haute finance tente de compenser la faiblesse de la demande solvable liée à l'abaissement du pouvoir d'achat des salariés.

L'écroulement de ce modèle, dont le détonateur a été l'effondrement de la "bulle" immobilière et l'endettement consécutif des banques et des promoteurs immobiliers que les gouvernements ont décidés de prendre à leur charge, a considérablement augmenté l'endettement déjà très élevé des États.

Dès l'automne 2008, alors que cette crise atteignait son paroxysme avec la faillite de Lehman Brothers, les banques européennes ont reçu une aide massive pour apurer leurs comptes. Ce qu'elles n'ont fait que partiellement, tout en continuant de spéculer sur des placements financiers à très haut risque et sur la hausse considérable des taux d'intérêts prélevés sur la dette publique des États les plus fragilisés par cette crise.

Au printemps 2010, ces mêmes banques réussissaient à convaincre l'Union Européenne et la Banque Centrale Européenne, ainsi que les gouvernements français et allemand, que le risque de défaut de paiement de la Grèce les mettait en danger de faillites en chaîne. Et elles exigeaient d'être mises à l'abri des conséquences de leurs gestions aventureuses.

Ainsi, en mai 2010, sous la pression de ce chantage, un "plan de lutte contre les risques de contagion des dettes souveraines", d'un montant de 750 milliards d'euros a été conclu à Bruxelles.
Cet accord a été prolongé en mars 2011, assorti de mesures d'austérité draconiennes imposées aux peuples au nom de la réduction des dépenses publiques, posée comme préalable incontournable à la résorption de la dette.

Ces mesures d'austérité s'inscrivent en réalité dans le prolongement d'un processus global de libéralisation et de déréglementation au service du capitalisme financier dont les profits n'ont pas cessé de s'accroitre depuis les années 80/90.

Forte baisse des dépenses sociales, diminution des salaires, réduction massive du nombre de fonctionnaires et diminution de leurs traitements, destruction des systèmes de retraite et de l'ensemble des acquis sociaux, restrictions des droits syndicaux, augmentation des taxes sur la consommation, augmentation des tarifs publics, partout en en Europe, l’endettement des États est désormais l’alibi avancé par les gouvernements de droite comme de gauche, pour imposer réformes iniques, plans d’austérité et régression sociale.

En Grèce, au Portugal, en Irlande, comme en Espagne, en Italie ou en France, partout les peuples sont sommés d'assumer la charge de dettes publiques contractées dans des conditions qui échappent totalement à leur contrôle et souvent même à leur connaissance.

Ainsi les salariés subissent doublement la crise. Déjà fortement touchés par l'accélération du chômage, la généralisation de la précarité et la déqualification accrue de l'emploi, ils doivent désormais supporter les conséquences des restrictions budgétaires et de la hausse des impôts qui pèse principalement sur les revenus du travail,

En 2007, avant le début de la crise mondiale, la dette représentait déjà 64 % du P.I.B. français. A partir de 2008, la baisse des rentrées fiscales, résultant de l'abaissement constant de la fiscalité directe sur les revenus et les entreprises, cumulé avec le "sauvetage" des banques et du secteur automobile, ont portés le montant de la dette à près de 83 % du P.I.B.

Depuis le milieu des années 90 le paiement des seuls intérêts de la dette est le deuxième poste de dépenses de l'État, après celui de l'Éducation nationale et devant celui de la Défense. De 44 milliards d'euros en 2010 il devrait atteindre 57 milliards en 2013.

Ainsi, à travers l'impôt indirect, en particulier la TVA, principale ressource fiscale dans le système français, ce sont principalement les salariés qui assurent le service de la dette, opérant par là un gigantesque transfert de richesse au profit des banques et des fonds de placements financiers.

En France, l'origine même de la dette publique réside dans les cadeaux fait au capital financier, à commencer par le processus de libéralisation initié en 1982/83 par les privatisations du gouvernement d'union de la gauche et qui s'est poursuivi à travers une politique constante de démantèlement des services publiques et de défiscalisation du capital.

Depuis cette période, la croissance de la dette a épousé l'évolution de ce processus de libéralisation.  

Cette origine de la dette et ce à quoi elle a servi, éclaire sans aucune ambiguïté possible la notion de dette "illégitime" et pose clairement la question de son annulation, non seulement du point de vue de l'efficacité économique, mais aussi d'un point de vue éthique.

La constitution d'un collectif unitaire pour exiger un moratoire et un audit de la dette publique trouve sa raison d'être dans l'urgence d'une nouvelle répartition des richesses en faveur du travail, impliquant de facto une remise en cause radicale du service de la dette. Et par la même de la dette elle-même, sous peine d'être aspiré dans une spirale infernale, perpétuant un endettement se régénérant sans fin par la nécessité d'emprunter le montant des intérêts attachés à cette dette.  

Ce ne sont pas les peuples qui vivent au-dessus de leurs moyens, mais les banques qui jouent, à notre détriment, au-dessus des moyens des états.

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