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NPA - Comité du Gers
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6 juillet 2012

Pour les Roms, pas de changement, la chasse est toujours ouverte…


 

La chasse aux Roms

continue et s'accélère !

 


 

communiqué de La Patate Chaude

samedi 4 août 2012

 

Le NPA participe à « La patate chaude », collectif grenoblois, et soutient son action. Suite au démantèlement du camp des Roms de La Tronche (Isère) le 26 juillet 2012, ce collectif a publié le communiqué ci-dessous.

La chasse aux Roms continue et s'accélère !

Le changement ?

Il y a quelques mois encore et jusqu'à la fin de son mandat, Nicolas Sarkozy continuait la destruction des services publics et du système de protection sociale, tout en empruntant les vieilles recettes de l'extrême droite : faire diversion et diviser en suscitant la peur, sur les thèmes de l'insécurité et de l'immigration.

Au discours xénophobe – qu'il a contribué à légitimer – ont suivi les actes, et les Roms en ont fait les frais, avec d'autres, et sans doute plus que d'autres puisqu'ils ont alors été nommément désignés.

Vint François Hollande, dont le programme et la campagne avaient esquivé la question de l'immigration, son parti attribuant ses échecs de 2002 et 2007 pour partie à un positionnement trop généreux (ah bon?) sur ces questions. Il fallait mordre sur l'électorat réactionnaire et en conséquence ne pas aborder le retour aux droits fondamentaux pour les migrants.

Quelques timides propositions avaient malgré tout été avancées, telles que la gratuité (récemment supprimée) de l'aide médicale d'Etat, l'adoucissement du régime des centres de rétention (non leur suppression), l'arrêt de la détention d'enfants.

Il y avait aussi la promesse de revenir sur les « mesures transitoires » qui bloquent de fait l'accès au travail pour les Roumains et les Bulgares, et que la majorité des pays européens ont abrogées.

Dernière promesse, déjà lointaine, de François Hollande : "Je souhaite que, lorsqu’un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d’un endroit sans solution."

… pas pour l'égalité des droits.

A quelques exceptions près, le droit des étrangers, qui n'avait cessé de se durcir, de Chevènement à Besson en passant par Pasqua, ce sous droit donc va-t-il être maintenu en l'état, un bien piteux état ?

Le programme de Hollande laissait peu d'espoir. Qu'allait-il se passer après les élections ?

On le voit aujourd'hui.

Le démantèlement des camps de Roms – puisque c'est aujourd'hui le terme en vigueur, évoquant les réseaux mafieux - se poursuit et même s'accélère dans différentes villes et, à une seule exception près à notre connaissance (Lyon), aucune mesure d'accompagnement social ni d'hébergement n'est prévue pour les familles expulsées, dépourvues de tout.

Dans le Figaro Web du 26 juillet, Manuel Valls confirme la poursuite de ce démantèlement des camps, sans préciser ce qu'il adviendra des personnes concernées. Mieux, il semble revenir sur l'abrogation des mesures transitoires en déclarant que « l'accès au travail n'est pas le véritable problème ». On peut donc douter très fort de sa volonté de s'y attaquer...

… et l'on pourra continuer à enfourcher le thème des Roms qui ne s'intègrent pas.

Au beau milieu de cette campagne de répression, l'association La voix des Rroms a réagi avec humour à ces déclarations gouvernementales : « Courage, gouvernement Ayrault ! Vous pouvez vous en sortir ! Nous, on s’en sort depuis 700 ans envers et contre tout. C’est juste une question de valeurs à respecter, et ce n’est pas très compliqué ».

Dans l'Isère, le même préfet met en oeuvre la même répression.

Le 26 juillet, à 6 heures du matin, une centaine de policiers encerclent le camp de la Tronche habité depuis deux ans par des Roms roumains pour la plupart. Comme à St Martin d'Hères peu de temps auparavant, ils délimitent un important « périmètre de sécurité » (bigre ! Craignaient-ils un fort Chabrol?), réveillent parents et enfants à grand renfort de coups de matraque dans les portes des baraques, et leur donnent quelques instants pour faire leur paquetage. Un seul voyage étant autorisé, on voit donc partir un par un des femmes et des hommes, leur baluchon sur l'épaule, du moins pour ceux qui partent « libres ». Un peu plus loin, ils s'arrêtent, leurs bébés dans les bras, leurs enfants autour d'eux, se demandent ce qu'ils vont faire, où ils vont aller. Puis, par petits groupes, ils vont à la recherche d'un endroit pour passer la prochaine nuit. C'est sans compter sur la police qui les poursuit et les contraints à déguerpir. Pour aller où ? « Plus loin ! »

Inutile de préciser que dans cette fuite en avant, les protestations sont déconseillées et les recours juridiques pratiquement impossibles.

Pour le préfet de l'Isère, pour le maire de la Tronche, le problème est réglé

Après l'évacuation du camp de la Tronche, le plan com.

En fin de matinée, on a pu voir un haut responsable de la préfecture organiser pour la seule télé une visite accompagnée pour lui désigner l'insalubrité du camp, lui expliquer la délinquance qui y régnait, et le comportement humain de la police. La journaliste aux ordres rapporte ses propos sans commentaire.

Dans le Dauphiné libéré du lendemain, c'est l'adjoint au maire de la Tronche qui sert une justification plus cynique encore : « Ce terrain, il fallait l'évacuer à tout prix, car il n'est pas humain de vivre dans ces conditions, sans eau potable, sans électricité, sans toilettes … Il y a des femmes, des enfants, et il n'était pas possible d'accepter cela ».

On ne peut que souscrire cette déclaration. Problème : aucune disposition n'a été prise pour sortir « ces femmes et ces enfants » de leur dénuement. Mieux : jusqu'au bout, la mairie de la Tronche a organisé un embargo sur tout service à ce camp : eau (coupée par la mairie), électricité, toilettes, ordures ménagères, dératisation, ... Dans le même temps, les mêmes élus se lamentaient sur le manque d'hygiène. Et il aura fallu des mois de pressions diverses pour que le maire, bien obligé, respecte ses obligations légales de scolariser les enfants roms de sa commune.

A lire le compte-rendu (ci-dessous) de la réunion de préparation de cette opération, on est rassurés de constater que les services savent s'organiser quand ils le veulent, y compris pour assainir ce terrain privé, mais il était hors de question que cela bénéficie aux Roms ...

Aujourd'hui, les Roms errent dans l'agglomération, sans eau potable, sans toilettes, et maintenant sans abri.

Cette situation est scandaleuse, et il faut en combattre partout les responsables.

La Patate chaude est un collectif constitué de personnes très diverses, et qui s'est créé après le discours dit de Grenoble, discours de sinistre mémoire puisqu'il désignait comme un problème pour notre société ceux qui précisément en étaient le plus exclus, et dont, pour notre part, nous nous déclarons solidaires.

Nous appelons à une mobilisation sous toutes ses formes pour le respect des droits fondamentaux, notamment le droit au logement qui reste bafoué.

Nous considérons que les Roms, comme tou-te-s les précaires, sont les victimes à la fois du système socio-économique actuel et des discours populistes qui visent à les rendre coupables de tous les maux qui en résultent. Nous avons conscience qu'il n'y a pas d'autre moyen pour mettre fin durablement à cette exclusion que de lutter contre ce système. Nous savons aussi que cela revient à déplacer des montagnes.

Pour autant, nous estimons ne pas avoir d'autre choix que cette lutte et nous appelons à l'élargir.

 

Site internet du collectif : collectif16septembre

Contact courriel : collectifsoutienroms38@gmail.com

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