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NPA - Comité du Gers
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12 juillet 2012

RN 21


 

Le Gers aussi a son

G.P.I.I.

La RN 21 ou Euro21

 


Qu'est-ce que c'est un GPI : Grand Projet Inutile ?

« Grand », tout d’abord. Il faut y en entendre, capitaliste et productiviste, contrôlé d’en haut, ni local ni démocratique.

Dans projet, c’est le « Pro » qui est important, le même « pro » que l’on trouve dans progrès, le « pro » qui veut dire en avant, et qui implique donc que si on est contre, on est forcément pour le retour en arrière (bougie, caverne, etc.)

Quant à « Inutile », il nous faut le compléter et l’approfondir. Inutile pour qui ? Prenons le projet d'aéroport de Notre-Dame des Landes à Nantes et cher à notre Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, les entreprises qui construiraient cette folie ou les banques qui la financeraient considèrent ce projet comme très utile à leurs intérêts. Nous parlons donc de l’utilité sociale ou sociétale. Et là, les perspectives changent. Sans même parler du futur du transport aérien de masse dans un monde qui a passé le pic pétrolier (en sachant qu’aucun avion commercial n’a jamais décollé sans hydrocarbure), les Nantais ont déjà un aéroport qui fonctionne.

Donc quand nous disons « inutile », nous voulons dire « inutile à la société ». Cela implique que ces projets inutiles sont aussi nuisibles, néfastes voire délétères. En effet, tout projet consomme de l’énergie et des matières premières. Participer au réchauffement climatique pour des projets utiles est déjà discutable, mais pour des projets inutiles, c’est indéfendable. Idem pour les autres ressources naturelles.

Pour finir, « Imposé », pas besoin d'en rajouter, c'est pour ceux qui s'imaginent encore que nous vivons en démocratie car nous avons des élections libres !

En ce qui concerne la RN 21, quels sont les arguments de l’Euro21 ?

Un peu de com avant de prendre la route. La Route Nationale devient Euro21. Comme si le Gers allait devenir le centre de l'Europe grâce à l'Euro21 !

Dangerosité

La RN 21 est actuellement très accidentogène. Mais la solution n’est pas son doublement avec concession au privé.

Certes de nombreux accidents mettent en cause des travailleurs sur le chemin ou le retour du travail mais ce sont ceux-là mêmes qui ne prendraient pas la nouvelle autoroute dont le coût serait beaucoup trop élevé. Rappelons que la nouvelle A 65 entre Langon et Pau bat deux records de France : celui du coût au kilomètre pour les automobilistes qui l’empruntent et aussi celui de l’autoroute la moins utilisée. Il en serait sans aucun doute de même pour l’Euro21. D’aussi nombreux accidents mettent en cause des fêtards du samedi soir, qui eux non plus ne prendraient pas l’autoroute.

Et chaque fois qu’une nouvelle autoroute est construite, on sait que ce sont les routes secondaires qui en pâtissent car celles-ci sont délaissées par les pouvoirs publics. C'est à l'État de maintenir la RN 21.

Utiliser le Gers pour faire transiter les marchandises espagnoles en direction du nord

Trêve de balivernes : le seul but de cette autoroute c’est de pouvoir accélérer les transports entre la péninsule ibérique et le nord de l‘Europe et donc de mettre encore plus en concurrence les travailleurs du sud et du nord de l’Europe. Alors qu’il est urgent de re-localiser nos productions, les autoroutes participent au contraire à la mondialisation. Les prédictions sont une augmentation du nombre de poids lourds transitant par le Gers de 1900 à 3000 (article de la Dépêche ici). Notons au passage que pour le passage des Pyrénées, nos amis hispaniques privilégieraient le train, mais arrivé à Lannemezan, les camions devraient descendre leur wagon pour prendre l'autoroute…

« Les Colas, les Vinci commencent à avoir faim… », nous raconte l’ineffable Michel Doligé (voir l'article de Sud-Ouest ici). Nous n’en doutons pas, ces sociétés ne sont jamais rassasiées, elles sont toujours prêtes à sacrifier notre environnement pour augmenter leurs profits.

Agriculture et environnement

En 2007, le Grenelle de l’environnement, cher à Sarkozy et à Borloo, promettait le gel de la construction d’autoroutes. On voit bien que les promesses ont vite été oubliées et on s’aperçoit avec effroi que les surfaces agricoles régressent continuellement. À ce rythme alarmant, nous perdons maintenant l’équivalent d’un département français tous les sept ans.

Pourtant M. Philippe Martin (député du Gers et président du Conseil Général) est optimiste : il veut prouver au monde que l'on peut désenclaver le Gers tout en maîtrisant les impacts environnementaux (voir l'article de la Dépêche du Midi ici). Dit autrement : il veut le beurre et l'argent du beurre. L'Euro21 serait compatible avec le Grenelle de l'Environnement parce qu'il n'y a pas d'autre moyen pour désenclaver le Gers.

Alors que M. Doligé, président de la CCI, prétend vouloir développer l’agroalimentaire dans le Gers, il propose d’accaparer certaines des meilleures terres gersoises (vallée du Gers entre Lectoure et Lannemezan par exemple) et de les donner à Vinci ou Colas pour construire une autoroute.

Désenclaver…

Le Gers serait donc enclavé, aux dires de Raymond Vall (sénateur-maire de Fleurance) et Philippe Martin (même article de la Dépêche ici). Le Gers serait donc enfermé dans un autre territoire et l'on ne pourrait pas en sortir. Le Gers n'est évidemment pas enclavé, il n'est vraiment pas difficile d'en sortir, mais, horreur, on ne peut pas en sortir par une autoroute, il faut se contenter d'une misérable route nationale.

Développement économique

Mais M. Doligé n’est pas à une contradiction près : il vante le développement du Gers ces dernières années, il note que 4/5 des plus grosses entreprises gersoises ont moins de 20 ans (voir l'article de Sud-Ouest ici) et il nous assène que le Gers ne peut pas vivre sans cette nouvelle autoroute. Force est bien de constater que ces nouvelles entreprises se sont créées ou implantées bien qu’il n’y ait pas eu d’autoroute dans le Gers.

Une autoroute pour les Gersois

Alors que l'État n'a pas les moyens ne construire un kilomètre d'autoroute, les opérateurs privés le feraient tout en accordant un tarif avantageux voire la gratuité aux Gersois. Alors là, on nous prend vraiment pour des cons. Les entreprises de BTP seraient des philanthropes en ambuscade. D'ailleurs nous avons tous remarqué que le prix des péages a baissé depuis que les autoroutes ont été privatisées ! La vérité c'est que cette autoroute serait beaucoup trop chère pour les gersois et les anciennes routes seraient encore plus délaissées par les pouvoirs publics et nous assisterions donc à une dégradation des conditions de transport au lieu d'une amélioration.

Développement touristique

À nouveau, il nous est déclaré de manière péremptoire que le doublement de la RN 21 apporterait plus de touristes. M Jean-Paul Sarreméjean (entreprise de matériaux de construction) n'hésite pas à nous faire part de son "expertise" en terme de tourisme ! (Voir ici l'article de Sud-Ouest). Pourtant ce que recherchent les touristes dans le Gers, c’est bien le fait que notre département soit resté rural, que l’on y prenne son temps et que l’on y privilégie la qualité de vie plutôt que la vitesse à n’importe quel prix.

Les aéroports d’Agen et de Toulouse sont à une heure d’Auch, Tarbes et Pau guère plus loin. Par contre pour venir dans le Gers en train c’est la croix et la bannière. Plutôt qu’une autoroute, il vaudrait mieux réouvrir certaines lignes ferroviaires qui seraient utiles aux touristes mais aussi aux travailleurs et à tous ceux qui n’ont pas de voiture (jeunes, personnes âgées, précaires…)

Lignes-chemin-de-fer



Les touristes ne préfèreraient-ils pas des pistes cyclables reliant les différents sites touristiques à une autoroute pour découvrir notre département. Est-il normal que la seule piste dédiée à la petite reine soit celle qui jouxte l’IGG de l’A380 ?

Conclusion

Tous ceux qui se lamentent que le Gers est le seul département de France métropolitaine sans autoroute devraient méditer le fait que nous sommes aussi l’un des départements où l’on vit le plus vieux. Les autoroutes, comme les lignes ferroviaires à grande vitesse, coûtent à toute la collectivité mais seule une petite minorité en profite. On nous parle du Gers mais pas des gersois. La CCI veut son autoroute, la Chambre d’Agriculture nous dit que les filières sont plus importantes que les paysans, Vivadour a besoin de routes et d’eau. Est-ce que quelqu'un leur a expliqué qu'il y avait de moins en moins de pétrole, que par conséquent l'essence était, et allait devenir, de plus en plus cher ?

François Favre.

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Commentaires
R
Quel bel exercice de style que cet article où seuls manquent... des arguments convaincants!<br /> <br /> S'opposer c est bien, proposer c est mieux ( mais c est plus dur...). <br /> <br /> Il est facile de critiquer un projet quandon ne connaît pas les tenants et où l on s en tient à une posture doctrinaire et idéologique totalement déconnectées de la réalité. <br /> <br /> Vous passez relativement vite sur le problème de l accidentologie de l axe. Toutes les études démontrent que les routes à chaussées séparées sont ce qui se fait de plus sur. Les familles touchées par ces drames apprécieront la légèreté avec laquelle vous les balayez d un revers de main. De plus quels éléments statistiques vous permettent de savoir si les travailleurs utiliseront ou pas cette infrastructure?<br /> <br /> Ah c est certain que les camions espagnols sont présents sur la RN21. La solution serait elle de rétablir l'octroi pour les empêcher de traverser le Gers et de venir chercher les céréales produites par nos agriculteurs ou réfléchir à une infrastructure qui puisse permettre un confort d utilisation pour les gersois et qui crée du développement économique?<br /> <br /> Car la question est aussi là: interrogez les dirigeants de la base inter marche à Lectoure: ils vous diront que dans leur (malheureux) choix de rapatrier l activité dans le 82, la question de l enclavement à été un élément majeur. Demandez aux salariés s ils auraient préféré une RN21 à 2x2 voies ou aller à Montbartier tous les matins?<br /> <br /> Autre élément qui montre la légèreté de votre argumentation: non le projet euro21 n est pas une autoroute: il s agit d une 2x2 voies concédée. La nuance n est pas que sémantique. Une 2x2voies concédée reprend la majorité des tronçons existants et les passent en 2 voies limites à 110km/h. Les emprises et le cout sont moindres par rapport aux autoroutes. Il existe un modèle un peu comparable: l a63 qui est le passage à 3 voies de la traversée des Landes. Dans ce département, le CG a obtenu du vilain concessionnaire (qui fait quand même crouter pas mal de familles...) la gratuite de l intégralité des trajets pour les déplacements intra-départementaux... le tout couplé à une politique d interdiction du transit des PL sur les axes secondaires...<br /> <br /> Concernant le volet environnemental, je ne suis pas sur que la pollution engendree par les queues de poids lourds traversant Auch soit enviable à une 2x2 voies ou ils peuvent rouler réguler à 90km/h<br /> <br /> La RN21 devait une route très compétitive... au début des années 1900. Je crois qu il nous faut plutôt être fier que des élus se battent pour défendre l intérêt de leur territoire, de notre territoire. <br /> <br /> Les incantations refusant le progrès ont toujours un côté sympathique car elles sont souvent faites par des gens assis dans un confort de vie: je ne suis pas sur que les parents qui sont inquiets pour l avenir professionnel de leur enfant ne serait pas heureux de voir s installer des entreprises pour qui les infrastructures sont nécessaires!<br /> <br /> Finalement c est un débat d arrière garde que vous nous proposez: l'Etat ne peut pas tout ou ne peut plus tout: alors faut il se résigner et attendre 30 ans comme pour la RN124 ou essayer de trouver une solution innovante, réaliste au regard des finances publiques et qui permette à tous les gersois de disposer d une infrastructure performante?<br /> <br /> Personnelement, je fais le pari de l avenir...
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